vendredi 18 septembre 2009

L'imprimerie




C’est d’abord l’écriture manuscrite qui fonde la typographie contemporaine, la typographie au plomb ensuite. Emil Ruder dans son manuel de référence (Typographie) le réaffirme. Inutile en effet de réinventer le fil à couper le beurre. On a beaucoup à apprendre des premiers imprimeurs, qui finalement conçurent les livres les plus beaux qui n’aient jamais été imprimés.

C’est à la fin du VIIe siècle de notre ère qu’apparurent en Chine, les premiers écrits obtenus par le transfert sur papier d’encre répartie sur une planche gravée.Pi Cheng l’invention de l’imprimerie, lui qui substitua en l’an 1041 aux planchettes de bois des éléments mobiles plus durables. Ce procédé fut, entre autre, perfectionné par les Coréens qui eurent recours pour produire leurs types à de l’étain puis du bronze ainsi qu’en témoigne une décision du Roi Tai-Tsung vers 1403. On attribue à

On ne peut donc attribuer à Johann Gensfleisch dit Gutenberg, né à Mayence à l’aube du XVe siècle, l’invention de l’imprimerie comme le prétend la tradition occidentale. Tout au plus, a-t-il été le premier, en Occident, à mettre sur pied, avec le soutien du banquier Fürst et du copiste Schoeffer, un ensemble complet de production typographique: dessin des lettres et signes, gravure des poinçons, fonte des caractères à relief en alliage plomb, étain et antimoine et presse en bois mue à bras.



La Révolution Industrielle va faire entrer la typographie dans une nouvelle ère, qui dans un premier temps, ne sera pas très heureuse. En 1810, l’invention des presses à cylindre permet au journal le Times de Londres d’imprimer plus de mille cent feuilles à l’heure. La typographie va alors être victime de l’impression de masse et de sa mauvaise qualité d’ensemble. De plus, le Romantisme qui a mis à bas le classicisme de la Renaissance, va se révéler incapable, tout au moins dans le domaine typographique, d’apporter des innovations heureuses: « C’est à qui, dans les compositions, pourra présenter le plus odieux mélange de caractères de mauvais goût » pour reprendre les mots de V. Letouzay (La typographie).